Les blues des orpailleurs traditionnels maliens

Coincés entre la volonté des autorités de réguler un secteur stratégique pour l’économie du pays et le désir des grandes sociétés de monopoliser la production, les orpailleurs traditionnels maliens cherchent à s’organiser pour mieux s’imposer dans leur business. Il y a quelques jours, des menaces à peine voilées révélaient la volonté des mineurs traditionnels de mettre en place leur propre structure, capable de contrebalancer les décisions de la Chambre des Mines du Mali (CMM) où siègent les barons du secteur, dirigeants des grandes compagnies. La décision semble pour le moment au stade de la réflexion, dans un sous-secteur, marqué par l’analphabétisme et le manque d’organisation réelle. A ce jour, selon un haut responsable du ministère malien des Mines, qui s’est adressé à WESTAF MINING, entre 45 à 50 tonnes d’or sont officiellement produites dans le pays par les grandes compagnies. Il n’existe par contre aucune statistique consolidée sur les volumes de production de l’or artisanal, mais une source de la CMM a dit à WEST MINING, qu’en 2017, sur les 67 tonnes d’or enregistrées par les services des douanes, seulement 47 tonnes provenaient des grandes compagnies. Avec ce potentiel de 20 tonnes par an, les orpailleurs traditionnels pourraient largement influencer les décisions dans un secteur qui rapporte annuellement environ 400 milliards de Francs CFA (environ 800 millions USD) à l’Etat malien. Les principales zones d’orpaillage traditionnel restent concentrées essentiellement dans trois régions, notamment Kayes (nord-ouest), Sikasso (sud-est) et Koulikoro (sud) de Bamako où, selon une étude effectuée par une mission officielle, des milliers de mineurs travaillaient dans les 300 sites recensés à cette occasion. « Imaginez que chaque site produise 500 grs par jour ouvrable, imaginez le volume que cela peut représenter en une année », fait remarquer notre source. Au quotidien, les orpailleurs traditionnels vendent leur production aux propriétaires de comptoirs d’achat, tous des maliens. L’avantage de cette forme d’exploitation est que les revenus qui y sont tirés entrent directement dans la consommation locale au pays, contrairement aux grandes entreprises qui, pour la plupart, transfèrent leurs bénéfices. Pour moderniser le secteur et le tirer de l’informel, la CMM envisage d’organiser les orpailleurs en coopératives pour leur permettre de bénéficier des avantages liés à la forme juridique de la coopérative, personne morale capable de négocier directement avec les banques, conclut notre source de la CMM. Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

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