Vers une grève dans le secteur de la cimenterie

Le secteur de la cimenterie pourrait connaître très prochainement des perturbationsau Mali à cause de la frustration des travailleurs, mécontents de leurs conditions de travail, en dépit des multiples promesses de leurs employeurs. Interrogé par WestafMining, un leader syndical de la section Mines et Industries du Mali a dénoncé les pratiques des employeurs dans ce secteur. Selon cette source, des discussions sont en cours actuellement pour déclencher un mouvement de grève qui pourrait paralyser toutes les cimenteries au Mali. « Quand vous prenez l’exploitation des mines de ciment, tout le processus ressemble à celui de l’exploitation de l’or. Le cycle est le même, on est exposé aux mêmes produits chimiques », explique cette source, ajoutant qu’un travailleur du secteur de la cimenterie gagne moins que son homologue d’une mine d’or. A cet égard, le syndicaliste plaide pour une Convention collective pour les travailleurs du secteur, dominé par des Indiens. Dans les cimenteries, ajoute-t-il, les conditions sont très déplorables et très dégradantes. Nos employeurs n’ont aucune considération pour la valeur humaine. Il rappelle que le syndicat des Mines et des Industries, à travers la centrale syndicale l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), avaitmené, en 2016, une série de grèves qui a permis d’améliorer légèrement les conditions de vie des travailleurs. Il pointe du doigt le faible niveau de sécurité. Il y a quelques jours, un accident d’ascenseur, survenu à Gangotérie (Bafoulabé) sur le site de l’usine Diamond Cement Mali, a fait au moins 1 mort. « Cet accident a touché trois travailleurs dont un Togolais qui est malheureusement décédé. Les deux autres sont de nationalité malienne. Nous n’avons aucune réponse claire pour leur prise en charge », affirme-t-il. En raison de la croissance du secteur des Bâtiments et travaux publics (BTP) dans le pays, le Mali reste un gros importateur de ciment. Pour couvrir les besoins locaux, les autorités encouragent la fabrique de ciment Made in Mali. En 2016, Diamond Cement Mali (DCM), une société dans laquelle des promoteurs indiens détiennent 70% des actions contre 22% pour l’Etat et 8% pour le secteur public et privé, a vu le jour avec des projections très ambitieuses de faire 750.000 tonnes de ciment par an. Cela permettait, selon un responsable commercial de la boite, d’injecter près 90 milliards FCFA dans l’économie malienne et de rendre la tonne de ciment accessible, mêmes aux bourses faibles. En 2017, une nouvelle cimenterie a vu le jour à Diago (Kati), à 15 km de Bamako. Il s’agit d’un projet du groupe marocain, Ciment d’Afrique (CIMAF). Le projet a prévu la création de 200 emplois au Mali et une production annuelle de 500.000 tonnes de ciment. Des annonces qui n’ont jamais réussi à mettre le pays à l’abri d’une pénurie comme il a été donné de le constater les mois derniers avec la rupture constatée sur le cordon sénégalais. La grève des transporteurs sénégalais a provoqué une hausse du prix de la tonne, vendue à plus de 100.000 F CFA sur le marché malien où le ciment sénégalais s’arrache toujours comme du petit pain. Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

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