Au moins 17 morts en 7 mois dans les exploitations d’or

Un éboulement s’est produit dans la nuit du 27 au 28 février 2020, faisant au moins 11 morts, sur le site d’exploitation artisanale d’Imyiré, situé près de Kongoussi, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale Ouagadougou, rapporte le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières dans un communiqué dont WESTAF MINING a reçu copie. Le même communiqué précise que 3 personnes ont été blessées et un rescapé est sorti indemne des décombres, 8 jours après l’éboulement. Entre le 1er août 2020 et le 28 février 2021, la Direction générale des Mines et de la Géologie (DGMG) a dénombré quatre éboulements ayant entrainé la mort d’au moins 17 personnes, et blessé 16 autres. Une source locale informe que les raisons de l’éboulement de février seraient liées au mauvais usage des explosifs. Les artisans miniers utilisent des explosifs pour ouvrir les galeries. N’appliquant pas les règles de sécurité en la matière sur un sol généralement argileux, cette pratique provoque souvent des éboulements. Selon les données de l’Institut national des statistiques et de la démographie (INSD), la région du Centre nord abrite 24,5% des sites artisanaux du pays où on dénombre le plus grand nombre d’accidents de ce type. Toutefois, l’exploitation des sites a été ces dernières années perturbée par la menace terroriste. L’exploitation artisanale est une activité longtemps pratiquée au Burkina Faso pendant les saisons sèches et les périodes de sécheresse. Mais, on assiste à une généralisation de l’activité dans toutes les parties du pays depuis le début des années 2000. Cependant, ce secteur se caractérise par plusieurs facteurs, dont un faible encadrement des acteurs, opérant souvent sans autorisation. C’est le cas du site de d’Imyiré qui, dit-on, est spontané et échappe au contrôle de l’Etat. Pourtant, le gouvernement encadre l’activité en octroyant des autorisations d’exploitation artisanale, assorties de cahiers de charges. A la date du 30 juin 2020, le cadastre minier dénombrait seulement 15 autorisations d’exploitation artisanale valides. L’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) dénombre plus de 800 sites en activité… Les enfants ne fréquentant pas l’école sont souvent pris dans le piège des éboulements sur des sites affectés par les maladies infectieuses, la dégradation de l’environnement et la pollution des eaux du sol à cause de l’utilisation de produits chimiques, notamment le mercure et le cyanure, la commercialisation et la consommation de stupéfiants et autres drogues, la prostitution, la fraude de l’or. Malgré ces effets néfastes, l’exploitation artisanale de l’or est un mal nécessaire, selon certains observateurs. Au moins 1,5 millions de personnes vivent de l’exploitation artisanale. Elle reste la principale activité dans plusieurs localités et procure des revenus à des milliers de familles. Selon l’INSD, la production artisanale d’or a été estimée à 9,5 tonnes d’or en 2016 générant plus de 230 milliards de francs CFA (plus de 415 millions USD) de chiffres d’affaires. Au cours de la même année, l’activité a permis des investissements de près de 7 milliards de francs CFA (environ 12,5 millions USD) au profit des populations, avec la construction de centres de santé, d’écoles, de logements pour les enseignants, de lieux de cultes, des dons d’ambulances, de motos, de matériels hospitaliers, de tables bancs, le reboisement de certaines zones impactées, entre autres. Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

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