L’ancien CEO de Rio Tinto, Sam Walsh, rejoint le Conseil d’administration d’un groupe aborigène

L’ancien patron de Rio Tinto, Sam Walsh, éclaboussé en 2016 par un scandale dans une affaire de corruption en Guinée, a rejoint le Conseil d’administration de Banjima Native Title Aboriginal Corporation, un groupe aborigène qui défend ses droits ancestraux en Australie. Les terres des aborigènes, en Australie occidentale, subissent une forte pression des grands groupes miniers, comme Rio Tinto et BHP Billiton. L’ex-Chief Executive Officer (CEO), qui avait succédé Tom Albanese à la tête de la compagnie, avait lui-même été remplacé par Jean-Sebastien Jacques, ce dernier étant balayé l’année dernière par un autre scandale, après la destruction par Rio Tinto, à Juukan George, d’abris sous roches, considérées comme sacrées par les peuples aborigènes. Le site en question était vieux de plus de 50.000 ans, ce qui a provoqué un tollé général, après sa destruction. Cet « incident » avait fait l’objet d’une enquête pour analyser les accords entre les compagnies minières et les responsables de ces peuples autochtones. Suite à ce problème, l’Australie envisage même de réviser les lois visant la protection des patrimoines ancestraux. Walsh a occupé les fonctions de CEO à Rio Tinto de 2013 à 2016. Jacques a démissionné après le scandale de Juukan George. En janvier 2021, il a été remplacé au poste de CEO par le « monsieur finances » du groupe minier, Jakob Stausholm. Dans un communiqué, vu par WESTAF MINING, Maitland Parker, un leader aborigène a dit compter sur l’expérience de l’ex-boss de Rio Tinto qui pourrait « (…) garantir que les projets miniers et les conversations... profitent au peuple de Banjima (…) » Le peuple banjima, un groupe aborigène vit depuis des millénaires en Australie occidentale, dans la région de Pibara. Walsh occupe actuellement plusieurs fonctions hors d’Australie : directeur chez Mitsui & Co Ltd au Japon, et Ma'aden Mining en Arabie saoudite. Il est également président d’Accenture Global Mining Council (Royaume-Uni), de Gold Corporation en Australie et de plusieurs autres structures. Walsh s’est déclaré ravi de rejoindre le Conseil d’administration de Banjima et a affirmé qu’il était heureux de travailler aux côtés de cette communauté. Reste à savoir s’il ne s’agit pas d’une manœuvre pour se rappeler aux bons souvenirs de Jean-Sebastien Jacques, celui qui aujourd’hui en mauvaise posture et qui a dû rendre le tablier après sa décision d’opérer sur les terres ancestrales protégées, et qui avait surtout provoqué la chute brutale de son prédécesseur. Pour rappel, Rio Tinto avait limogé Walsh après qu’un paiement de 10,5 millions de dollars USD à un intermédiaire français (François Polge de Combret), qui avait influencé les négociations de 2011 au sujet d’un accord transactionnel en Guinée, ait été rendu public. L’accord transactionnel entre Rio Tinto et l’Etat guinéen avait débouché sur un paiement de 700 millions USD en faveur de la Guinée. Suite à l’éclatement du scandale, les autorités guinéennes ont déclaré à l’époque tout ignorer du lien qui existait entre de Combret et le géant minier avec qui le Français travaillait en secret. Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

WESTAF MINING édition numéro 89 du 15 Novembre 2024

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