Le Mali veut mettre de l’ordre dans les permis miniers

La junte militaire au pouvoir au Mali poursuit son objectif de mettre de l’ordre dans les permis miniers, répertoriés sur l’ensemble du territoire. La sécurisation de ces précieux documents devrait permettre d’éviter les tensions dans les zones d’exploitation et augmenter les recettes de l’Etat, souligne une source du ministère des Mines. Le Mali a fait d’énormes progrès dans le cadre de la sécurisation des permis miniers, grâce à l’adoption d’un nouveau code minier, estime notre source. De 1991 à 2020, l’Etat malien s’est fortement impliqué dans les négociations avec les partenaires étrangers dans le but essentiel d’augmenter les recettes minières et d’instaurer un climat paisible dans les zones minières, soutient-elle. Le fait de protéger les périmètres accordés aux sociétés minières, la sécurisation des permis découlant de la codification de l’activité répondrait au double souci de renforcer la mobilisation des recettes de l’Etat et de garantir la « pérennité des activités dans les zones ciblées où interviennent des sociétés considérées comme faisant partie des géants au monde dans ce secteur ». En effet, rien que dans le secteur de l’or, on peut compter la Britannique Humming Ressources, Randgold Ressources et Cora Gold, la Sud-africaine AnGloGold Ashanti, les Canadiennes Iam Gold et B2Gold, l’Australienne Resolute Mining, Endeavour Mining (Canada), etc. La plupart des entreprises minières installées dans le pays n’ont pas automatiquement la chance d’obtenir un permis de recherche ou d’exploitation. Il arrive souvent que des demandes soient retoquées par l’administration, chargée des mines pour divers motifs. C’est fut par exemple le cas en 2014 où au moins 130 permis miniers ont été annulés par le ministère des Mines. Dans ce lot, il y avait la société Tropical Gold qui avait saisi l’Etat d’une autorisation d’exploitation d’or portant sur une superficie de 76 Km2 dans la localité de Bougouni. Il y avait également Askia Mining dont le permis de recherche d’or couvrant un périmètre de 76,6 Km2 dans la localité de Kangaba au sud du pays a été annulé… Toujours dans le groupe des recalés, il y notait aussi la société SP Ressources qui avait obtenu un titre de recherche de Chrome sur un périmètre de 80 Km2 à Kai sur le Bagoé. Figuraient également la société Xinga Gold Mali Sarl, SK Company Sarl, Newred Metals, GH Mining, le géant minier Soroma Goldfields, sans oublier la société UPKAR Minerals Explorat PVT-Ltd qui avait bénéficié d’un permis de recherche de manganèse à Ouatagouna, dans le nord du pays. Depuis le coup d’Etat du 18 août 2020, le nouveau gouvernement a décidé de réorganiser le secteur minier. Le premier acte fort fut l’adoption, le 12 novembre 2020, du décret d’application du nouveau code minier qui attendait depuis longtemps dans les tiroirs. Au mois de mars dernier, les autorités de la transition ont retiré à la puissante société canadienne, B2Gold, son deuxième permis de recherche d’or sur la mine de Ménankoto dans le cercle de Kéniéba, dans la région de Kayes. Au terme d’une longue procédure judiciaire finalement, tranchée par la Cour suprême, la plus haute institution judiciaire du Mali, B2Gold qui dénonce la décision du ministère des Mines, a été déboutée de ses prétentions par un arrêt de la section des Contrats administratifs, confirmant la décision de l’Autorité minière qui réattribue le permis de Ménankoto à une autre société, Little Big Mining. La société canadienne qui réfute toujours l’annulation de son permis entend porter le différend devant une instance arbitrale internationale. Le secteur de l’or est un des piliers de l’économie nationale et représente 70% du volume des exportations, 10% du Produit intérieur brut (PIB) et participe à hauteur de 20% dans le budget d’Etat, selon les chiffres officiels. Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

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