Après le gel des financements de la Banque mondiale au Mali, à qui le tour ?

Le gel des financements de la Banque mondiale (BM) en République du Mali laisse entrevoir des lendemains sombres pour les pays d’Afrique de l’Ouest, actuellement gérés par des juntes militaires. Ainsi, la Guinée et le Burkina Faso pourraient subir les mêmes sanctions si les transitions traînent dans ces pays. Les trois pays, aux ressources propres insuffisantes pour financer leurs différents projets de développement, ont besoin d’appuis extérieurs pour combler leurs déficits chroniques. En termes de Produit intérieur brut (PIB) Global, le Mali est le pays « le plus riche » des trois, avec plus de 17,39 milliards USD en 2020. Les financements de la Banque mondiale culminaient autour de 2,15 milliards USD en 2020 pour ce pays, divisé par une rébellion armée et en proie à des hordes djihadistes. Membre de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), l’Etat malien, entravé par les sanctions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), se débat actuellement pour lutter contre le terrorisme islamiste et assurer ses rôles régaliens. Le pays a déjà raté plusieurs échéances de remboursement de dette, aussi bien au niveau des partenaires étrangers, qu’au niveau du marché monétaire de l’UMOA. Second au classement, le Burkina Faso, avec un PIB inférieur à celui du Mali de seulement 200 millions USD en 2020. Les engagements de la Banque mondiale tournaient autour de 2,01 milliards USD en 2020, ce qui est élevé, comparé à la moyenne sous régionale pour un pays membre de l’UEMOA. Le « Pays des hommes intègres » est actuellement dirigé par une junte militaire qui pourrait subir les foudres de la CEDEAO en cas de mésentente sur le calendrier de la transition. Une situation qui provoquera automatiquement une avalanche de sanctions des autres partenaires multilatéraux. Tout comme le Mali, le Burkina Faso lutte contre les terroristes islamistes et autres bandes armées à certaines de ses frontières. Enfin, la Guinée, avec un PIB Global de 15,68 milliards USD en 2020, est également dans la ligne de mire de la CEDEAO. Les financements prévus par la Banque mondiale ont atteint un niveau modeste en 2020, affichant « seulement » environ 512 millions USD. Des sanctions de la CEDEAO pourraient avoir un fort impact sur le niveau des prix dans le pays, avec des conséquences difficiles à prévoir. Là encore, la balle se trouve dans le camp des autorités militaires et du gouvernement de transition qui doivent proposer un chronogramme acceptable, au risque de faire face aux sanctions de l’institution sous régionale qui pourraient entraîner dans son sillage tous les partenaires du second producteur mondial de bauxite, avec près de 80 millions de tonnes exportées en 2020. En attendant, la junte militaire a lancé un vaste programme de lutte contre la corruption et la récupération des « biens de l’Etat » qui provoque des sentiments ambivalents au sein des populations. Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

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