La gestion actuelle du ministère guinéen de mines clouée au pilori

Le journaliste d’investigation Ibrahima Ndiaye a publié un pamphlet pour fustiger l’immobilisme au sein du département des mines et de la géologie, conséquence selon lui de la gestion de l’actuel ministre Moussa Magassouba. S’adressant au chef de la junte militaire au pouvoir, dans une sorte de lettre ouverte, le journaliste, pose une question cruciale « Mon colonel (Ndlr : Mamadi Doumbouya), savez-vous ce qui se passe réellement dans nos mines ? », une manière de pointer du doigt une réalité « cachée » aux plus hautes autorités du pays. « Mon Colonel, comme je l’écrivais dans ma première Tribune, le secteur minier tire vers son enterrement si vous ne vous impliquez pas personnellement et à temps. Ceci pour la simple raison que voici : pas de renouvellement des titres miniers ; pas d’octroi de permis de recherche et d’exploitation ; la disparition du code minier au profit de la volonté d’un individu sur la législation minière faisant sa loi comme si c’était celle de la République », dénonce le journaliste. Selon lui, depuis « 1 an et quelques mois aucun dossier minier n’a fait l’objet de la moindre signature, encore moins de traitement,. Pourtant, la Guinée (devrait gagner) des millions de dollars rien qu’en traitant les dossiers de demande de permis de recherches », fait-il remarquer. « La mauvaise application du code minier dans l’octroi des permis de recherche fait fuir les investisseurs. L’article 22 du code minier prévoit entre autres qu’un permis de recherche est accordé au demandeur qui « possède une capacité technique et financière suffisante, ainsi que des engagements de travaux et de dépenses jugés acceptables ». Il n’y a nulle part dans le code minier où notre code minier exige qu’un demandeur de permis de prospection fournisse des relevés bancaires des 12 derniers mois comme condition préalable à la signature du permis par le ministre. Exiger des relevés bancaires des douze derniers mois est également déraisonnable et irréaliste. Certaines sociétés qui demandent de nouveaux permis de recherche viennent d’être créées avec de nouveaux comptes bancaires. Ces sociétés attendent de se voir attribuées des titres miniers avant de transférer les fonds sur leurs comptes bancaires pour les opérations. C’est pourquoi le code minier a mis une sauvegarde de six mois après l’obtention du titre pour commencer les travaux de prospection sur ledit permis. Il n’est donc pas raisonnable de refuser de signer des permis parce que le demandeur n’a pas fourni de relevés bancaires. Ils ont déclaré qu’une entreprise peut conclure une joint-venture et fournir les relevés bancaires de son partenaire pour les 12 derniers mois. Les relevés bancaires sont des documents confidentiels protégés par les lois sur la confidentialité et les règlements de l’entreprise », dénonce le journaliste dans son texte. « Mon colonel, si notre pays a encore de la chance d’avoir encore des demandeurs de nouveaux permis, osons le dire, c’est à cause de l’insécurité au Mali, au Burkina Faso et en Mauritanie. En 2008, plusieurs entreprises ont quitté la Guinée et se sont rendues au Mali et au Burkina Faso où plus de 20 mines d’or qui auraient pu être implantées en Guinée l’ont été car le cadastre minier était bloqué », révèle Ndiaye. Le ministre des mines n’a pas répondu à la lettre ouverte du journaliste d’investigation, mais plusieurs hauts responsables du secteur minier, y compris des patrons d’entreprises ont donné des informations qui se recoupent avec le contenu de la lettre au vitriol, expliquant en partie la démission du l’ex conseiller principal du département, Mohamed Dia ( voir WESTAF MINING édition numéro 47 du 31 janvier 2023 ). Pour rappel, Magassouba a été nommé en novembre 2021 mais, selon plusieurs sources, depuis sa prise de fonction, de nombreux dossiers se retrouvent soient bloqués, soit en souffrance au ministère de mines... Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

WESTAF MINING édition numéro 89 du 15 Novembre 2024

La gestion actuelle du ministère guinéen de mines clouée au pilori

WESTAF MINING édition numéro 49 du 28 février 2023

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