La remise des documents du mégaprojet Simandou, une « étape stratégique » ?

Le mégaprojet Simandou est actuellement au cœur d’une polémique concernant la non publication des conventions remaniées après l’arrivée de la junte militaire qui a renversé le régime de l’ex président Alpha Condé. Depuis plus d’une dizaine années, dans le cadre de l’Initiative Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), les contrats et conventions minières sont publiés sur un site officiel afin de permettre aux acteurs du secteur et aux populations de s’informer. A l’occasion d’une entrevue avec la presse le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, a levé un pan du voile dans ce dossier, même si certaines questions subsistent. « Il y a plusieurs documents qui ont été négociés, je ne vais pas les citer tous, mais principalement, il s’agit de la convention de co-développement qui a mis les deux investisseurs ensemble pour la réalisation de l’infrastructure. La convention a été ratifiée le 3 février dernier par la représentation nationale (CNT, ndlr). Mais il y a des conditions de mise en vigueur. Et il y a un certain nombre de documents restants qui ne sont pas nombreux, notamment les questions de règlement portuaire (…). Donc ces documents annexes qui sont en cours de finalisation », a déclaré Sylla à la presse guinéenne. « Il faut que l’ensemble de ces documents annexes soient finalisés pour que la convention entre en vigueur. Je prends l’exemple d’une compagnie comme Rio Tinto qui est cotée à la bourse de Londres et à la bourse d’Australie. Et en termes de transparence, quand une société est cotée, elle a une obligation de transparence. Et Rio Tinto n’a pas publié ses accords. Pourquoi ? Parce qu’il y a un certain nombre de conditions de mise en vigueur de la convention qui ne sont pas finalisées », a-t-il ajouté. Selon nos sources, la décision actuelle des autorités de ne pas rendre publique les différents documents serait plutôt liée au fait que le gouvernement craint que cela ne soit source de retard dans le développement des infrastructures minières. En effet, deux « concurrents » (Rio Tinto/Simfer et Winning Consortium Simandou ou WCS), aux intérêts divergents, se retrouvent obligés de travailler ensemble dans le cadre d’un processus de « co-développement ». Or, sur le terrain les avancées opérées par WCS sont sans commune mesure avec celles que l’ont pourrait attribuer à Rio Tinto/Simfer. Dès après avoir remporté l’appel d’offres international en novembre 2019, WCS a entamé concomitamment l’aménagement d’un port en eau profonde et d’un chemin de fer devant relier la zone où il opère (Blocs 1 et 2) à l’Ouest du pays. C’est à la faveur du coup d’état de septembre 2021 que la donne a changé et permis à Rio Tinto/Simfer (Ndlr : installée sur les Blocs 3 et 4) de revenir dans le jeu. En attendant, certaines institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, partenaires de la Guinée, montrent un réel intérêt pour découvrir le contenu réel des conventions minières signées sous l’autorité de la junte militaire du général Mamadi Doumbouya. W estaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

WESTAF MINING édition numéro 92 du 15 Janvier 20255

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WESTAF MINING édition numéro 92 du 15 Janvier 2025

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