La CRIEF suit l’affaire des 2 millions USD entre l’ex ministre des Mines Moussa Magassouba et CIMAF

La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) en Guinée a ouvert une procédure judiciaire contre l’ancien ministre des Mines, Moussa Magassouba, pour des faits présumés de corruption et de trafic d’influence. Au cœur de cette affaire, une exigence de don de deux millions de dollars américains que l’ex-ministre aurait posée comme condition préalable à l’octroi d’un permis d’exploitation d’une carrière de schiste à la société CIMAF, filiale du groupe marocain Addoha, spécialisée dans la production de ciment. L’affaire a été révélée en exclusivité en novembre 2023 par Westaf Mining , dans son édition n°66 datée du 15 novembre, en collaboration avec son partenaire Guinée 7 . L’enquête conjointe a mis au jour les dessous d’une négociation jugée opaque entre l’État guinéen, à travers son ministère des Mines, et un investisseur privé du secteur des matériaux de construction. Selon les éléments publiés, Moussa Magassouba aurait subordonné l’obtention du permis d’exploitation à la promesse de ce don, présenté comme une « contribution au développement local » mais dont la traçabilité, l’usage et la finalité restent flous. Un signalement a été adressé à la CRIEF dès le 27 novembre 2023 pour dénoncer ces pratiques. Ce signalement, reçu dans la foulée des révélations médiatiques, a permis d’ouvrir une enquête préliminaire, aujourd’hui transformée en procédure judiciaire visant à établir les responsabilités et les éventuelles infractions commises. Les enquêteurs s’intéresseraient notamment à la nature réelle de la somme exigée, à son éventuelle destination personnelle ou politique, ainsi qu’aux pressions exercées sur la société CIMAF. Cette affaire intervient dans un contexte où les autorités guinéennes affichent une volonté renforcée de lutter contre la corruption, particulièrement dans les secteurs clés de l’économie comme les mines. Le nom de Moussa Magassouba, pourtant souvent associé à une posture de « rigueur » dans la réforme du secteur minier, vient ainsi s’ajouter à une série de responsables publics épinglés pour des pratiques déviantes ou illicites dans l’exercice de leurs fonctions. Pour de nombreux observateurs, ce nouveau dossier renforce les inquiétudes autour des conditions d’attribution des permis miniers dans le pays, ainsi que sur les relations troubles entre l’administration publique et certains groupes industriels. Il pose également la question de la pression que certains décideurs exercent sur les entreprises, nationales ou étrangères, en quête d’autorisations pour opérer dans un secteur stratégique. Le cas CIMAF-Magassouba pourrait ainsi devenir un exemple emblématique des dérives à enrayer si la Guinée souhaite restaurer la confiance des investisseurs et assurer une gouvernance équitable de ses ressources. La suite des procédures devant la CRIEF sera scrutée de près, tant pour les implications politiques que pour l’image de transparence que le pays tente de projeter à l’international. Voir ci-dessous la capture d’écran de la lettre à l’origine du scandale Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

WESTAF MINING édition numéro 96 du 15 Mars 2025

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