La société civile exige des clarifications sur les conditions de reprise de la mine de Yatéla

L’Etat malien est impliqué dans le dossier de la mine d’or de Yatéla dont les conditions de reprise sont aujourd’hui scrutées par les organisations de la Société civiledans un contexte de crise. L’affaire fait des vagues du côté de Bamako. Plusieurs organisations de la Société civile malienne se sont réunies à la mi-juin 2021, à Bamako, pour exiger de l’Etat la publication du contrat. Yatéla, l’une des plus importantes mines du pays, située à un peu plus de 400 km au nord-ouest de la capitale, était exploitée par deux multinationales : AngloGold Ashanti Limited et ImGold. Après dix ans d’exploitation Yatéla a été fermée à la fin de l’année 2016. Selon une source proche du ministère des Mines, l’Etat malien a repris l’exploitation comme actionnaire majoritaire afin de « minimiser les conséquences d’un tel changement qui risque de causer la perte de beaucoup d’emplois, surtout pour la main-d’œuvre locale ». Un responsable de la Coalition «Publiez ce que vous payez » (PCQVP) a dit à WESTAF MINING que son organisation s’intéresse aux conditions dans lesquelles les autorités maliennes se sont engagées dans la reprise de Yatéla, qu’il a assimilée à « une aventure », à cause des moyens limités de l’Etat, en proie à de multiples crises (sécuritaire, sanitaire, etc). Selon lui, toutes ses démarches, menées pour l’instant auprès du département des Mines pour clarifier les différents points du contrat, sont demeurées vaines, ce qui a poussé la majorité des organisations de la Société civile à exercer une pression supplémentaire. «Il y a eu beaucoup de rencontres par rapport au processus de fermeture de la mine de Yatéla. Nous sommes surpris d’apprendre que l’Etat du Mali devient actionnaire majoritaire », a dit notre source. « Certes, la Société civile se bat pour l’augmentation de la part de l’Etat dans le capital des compagnies minières mais reprendre une mine, déjà fermée, est une situation qui nous inquiète », a-t-elle ajouté. Notre source s’interroge par ailleurs sur les conditions de la reprise et le respect des conditions légales liées à la fermeture de la mine et émet des doutes sur les moyens de l’Etat pour relancer l’activité aurifère à Yatéla, à l’arrêt depuis 5 ans. « L’omerta » qui, selon nos interlocuteurs, entoure le contrat, préoccupe les responsables de la Société civile qui exigent plus de transparence dans l’opération. De 2001 à 2016, la production de Yatéla était estimée à environ 1,4 millions d’onces par an. Courant 2019, suite à la décision de retrait des multinationales AngloGold et ImGold, Yatela SAa été transformée en société d’Etat après l’approbation du contrat de cession de 80% des actions de la société d’exploitation des mines de Yatéla. Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

WESTAF MINING édition numéro 89 du 15 Novembre 2024

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