L’activité minière en berne, les yeux braqués vers le ministère des mines…

Depuis un peu plus de 2 ans, une cascade de problèmes s’abat sur le secteur minier guinéen. Entre des pressions de toutes sortes, les mouvements d’humeur des populations vivant à proximité des exploitations minières, et les décisions d’autorité, de nombreux opérateurs du secteur font la moue, rapportent plusieurs sources à WESTAF MINING. Selon nos sources, le 18 Octobre 2023, la direction de Chalco Mining, une entreprise à capitaux majoritairement chinois évoluant dans la zone de Boffa, a informé les syndicats qu’elle est contrainte de mettre « une bonne partie de son personnel » en chômage technique pour une durée de 3 mois renouvelables. Dans les faits, environ 800 employés sur un peu moins d’un millier d’employés sont concernés par la mesure exceptionnelle provoquée, entre autres, par les arrêts intempestifs des activités de l’entreprise par des grèves d’employées et/ou des révoltes des riverains qui barricadent toutes les issues… Selon certaines informations qui nous sont parvenues, environ 25 Guinéens et 17 Chinois devraient assurer la maintenance des engins d’exploitation pour éviter leur dégradation poussée. Avant Chalco, Bel Air Mining (Alufer) a connu un arrêt brutal de ses activités, suite au chavirement d’une de leurs barges contenant environ 7000 tonnes de bauxite. La décision du ministre des mines, Moussa Magassouba, qui a suivi, aggravée par les soupçons de tentative de « dissimulation » de l’incident, a notifié à la Bel Air Mining une suspension de toutes leurs activités d’exportation. Croulant déjà sous des dettes dont le montant en mars 2021 était compris entre 50 à 70 millions de dollars USD, Bel Air Mining s’est engagée près d’un mois après la notification de suspension à payer environ 7 millions USD (60 milliards 215 millions GNF). On était très loin des informations selon lesquelles une proposition d’amende d’environ 1,7 millions USD (Ndlr : récusées par la source que notre partenaire avait interrogé en juillet 2023), mais pour relancer ses opérations et éviter la faillite, cette compagnie minière a du débourser 2,3 millions USD (20 milliards 215 millions GNF) pour reprendre ses activités. A ce tableau difficile, il faut ajouter le bouleversement des bases du projet de développement des infrastructures d’évacuation du minerai de fer mégaprojet Simandou dont Winning Consortium Simandou (WCS) avait pris le leadership, avant la décision inexplicable de suspension de ses travaux en mars 2022 au moment où les gros ouvrages avaient été effectivement lancés par le consortium. Que dire de la gestion des entreprises AGB2A (actuellement AGB2A-GIC) et Zali Mining où les actionnaires guinéens majoritaires dans leurs sociétés qu’ils ont créées ont dû jouer des coudes pour maintenir leurs droits dans leur propre pays ? Ce n’est pas la situation de l’entreprise Kimbo Mining SA qui va embellir ce tableau sombre, elle qui après avoir annoncé en grandes pompes le lancement de sa première production en Mai 2023, traverse de graves difficultés dans une sombre histoire de mésentente entre actionnaires… Dans un tel contexte, il n’est guère étonnant de constater que les dernières statistiques publiées par le ministère des mines indiquent une tendance baissière de la production de certains minerais comme bauxite… Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

WESTAF MINING édition numéro 89 du 15 Novembre 2024

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WESTAF MINING édition numéro 65 du 31 Octobre 2023

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