Le président Diomaye dissout l’Assemblée nationale sur fond de « crise » politique…

Au Sénégal, l’Affaire de la déclaration de politique générale (DPG) exigée de l’actuel Premier Ministre sénégalais, Ousmane Sonko, aura finalement eu raison de l’ex majorité parlementaire au Sénégal. Le président Diomaye, après avoir annoncé officiellement dans une lettre transmise au parlement que l’exercice devait avoir lieu le 13 Septembre, a décidé d’opter pour la dissolution pure et simple du parlement dominé par les partisans de son prédécesseur, Macky Sall. Faye a tenté de justifier sa décision par les « blocages successifs » constaté dans le passage des lois à l’Assemblée nationale dominée par ses adversaires politiques, dénonçant également une « mauvaise gestion » du pouvoir précédent, sans trop convaincre les observateurs avertis. Dans les faits, plusieurs couacs ont été enregistrés à l’Hémicycle ces derniers mois. Il y a eu d’abord la lettre adressée à Sonko par un des députés de son parti (Guy Marius Sagna), lui signalant que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne lui permettait pas de faire sa DPG, un argument que le PM sénégalais a validé, alors que la constitution sénégalaise oblige le PM de présenter sa DPG devant les députés, même si aucun délai précis n’est indiqué ( 1 ). Dans la foulée de ce refus, les députés de la majorité ont boudé le débat d’orientation budgétaire du 29 Juin 2024, alors que le ministre du Budget, Madouba Diagne, se trouvait déjà dans leurs locaux. Ce contretemps va entraver les négociations du Sénégal avec certains bailleurs de fonds. Quelques semaines plus tard, le projet de révision constitutionnelle visant à supprimer des institutions comme le Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCR) et le Conseil économique, social et environnement (CESE) a mis de l’huile sur le feu. Après le rejet du projet de loi, les députés de l’ex majorité présidentielle ont brandi la menace de motion de censure contre le PM Sonko, obligeant la présidence à annoncer que l’exercice aura lieu le 13 Septembre 2024, avant que la dissolution du parlement n’intervienne… la veille. Faye a annoncé des législatives anticipées pour le 17 novembre 2024, mais le financement du budget nécessaire pour boucler ce processus, sans Assemblée nationale élue, n’est pas clairement indiqué. L’autre incertitude sera de savoir si la dynamique constatée lors de l’élection du chef de l’Etat sénégalais en mars 2024 (avec environ 54% des votes dès le premier tour) pourra être maintenue dans un contexte où les jeunes continuent de végéter dans le chômage, s’ils ne choisissent pas l’immigration irrégulière vers l’Europe et les Etats-Unis. Sans compter la hausse constatée sur les denrées de première nécessité, la colère de certaines confréries religieuses contre des pontes du pouvoir, en dépit des promesses publiques du nouveau régime… --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- « Après sa nomination, le Premier Ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Cette déclaration est suivie d’un débat qui peut, à la demande du Premier Ministre, donner lieu à un vote de confiance. En cas de vote de confiance, celle-ci est accordée à la majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale » (Article 55, Constitution Sénégal) Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

WESTAF MINING édition numéro 89 du 15 Novembre 2024

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WESTAF MINING édition numéro 85 du 15 Septembre 2024

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