Le retrait de titres miniers a occasionné des dégâts collatéraux, notamment chez les opérateurs miniers guinéens qui évoluent dans le secteur de la bauxite. L’une des sociétés affectées est l’Alliance Guinéenne de la Bauxite de l’Alumine et de l’Aluminium-Guinea International Corporation, plus connue sous l’acronyme AGB2A-GIC.
Ces deux dernières années, cette entreprise née de la scission au sein de l’AGB2A originelle (Ndlr : qui regroupait GIC qui détenait 58% du capital et SD Mining, propriétairede 42% du capital), évolue dans une toute autre dimension, après avoir noué des partenariats stratégiques avec de solides entités comme Synohydro, Top Mining ou Ciel Mining.
Sur place, les réalisations concrètes, constatées par WESTAF MINING, vont des routes minières, à la construction en cours d’une base vie en dur, en passant par des ponts, forages, des appuis aux groupements agricoles, des aides directes aux communautés résidentes (1) à Boffa et Fria, etc.
Mais le must de la dynamique impulsée par cette société que d’aucuns avaient donnée pour morte – après avoir hérité d’un passif de 28 millions de dollars USD après la scission avec SD Mining -, est le port moderne, comprenant 2 quais, construit à Kokaya, à un jet de pierre de celui de son ancien partenaire qui parait bien obsolète comparé à celui d’AGB2A-GIC.
Images du nouveau port d’AGB2A-GIC
Ainsi, en seulement 2 ans, l’entreprise administrée par l’ex ministre des Mines Ahmed Kanté, est passée de l’ombre à la lumière, en parvenant à effacer plus 80% de ladite dette qui plombait son évolution, démontrant un nouveau souffle qui laisse entrevoir des lendemains très prometteurs si les autorités guinéennes l’appuient dans son élan.
« Au moins 313 millions USD ont été investis sur place dans du concret », rappellent ses dirigeants.
Rien qu’en 2024, AGB2A-GIC a produit et exporté entre 7,5 à 8 millions de tonnes de bauxite, ce qui la place parmi les entreprises minières les plus en vue de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Image du pont construit par AGB2-GIC (à gauche), d’une capacité de 80 tonnes. Une des routes ouvertes par l’entreprise (à droite.
Selon nos informations, la société envisage d’exporter entre 15 à 18 millions de tonnes cette année, avec la finalisation de son port flambant neuf, d’une capacité de 10 millions de tonnes par an, qui devrait être appuyé par celui de Kimbo, située à quelques encablures de là.
Le retrait du permis d’exploitation d’Axis où AGB2A-GIC effectue (en amodiation) environ 80% de ses opérations reste toutefois un obstacle qu’il faut lever pour permettre à cette entreprise 100% guinéenne d’atteindre tout son potentiel.
Image d’un pont, construit par AGB2A-GIC, en phase de finalisation (à gauche). Premiers bâtiments de la nouvelle base vie en construction (à droite).
Après avoir démontré leur savoir-faire, l’un des souhaits des dirigeants de l’entité guinéenne serait logiquement de récupérer le permis retiré : une solution qui permettrait à l’Etat d’engranger des recettes supplémentaires d’au moins 50 millions USD par an. Ce chiffre n’inclut pas les taxes et impôts régulièrement payés jusque-là, sans aucune remise de la part de l’Etat.
Toutefois, d’après nos sources, le dossier semble évoluer dans le sens du maintien d’un statut quo, permettant à l’entreprise de Kanté et sa « concurrente » SD Mining de poursuivre leurs activités sans que l’une ne gêne l’autre…
Trois autres sociétés contrôlées par des Guinéens observent le retrait des permis miniers, même si elles ne sont pas encore directement impactée : la Société des Bauxites de Guinée (SBG) de Mamady Nabé – qui a réussi à se relancer après des années de difficultés-, Kambia Mining (ex AMR) de Sony Doumbouya et la Guinéenne des Mines (GDM) détenue par le général Mathurin Bangoura et son partenaire Mori Diané.
Une des bases vie d’AGB2A-GIC (à gauche). Nouvelle base-vie d’AGB2A-GIC en construction (à droite). Ci-dessous des habitations déjà terminées.
Le sort des quatre sociétés sont liées car il s’agit de donner l’opportunité à des hommes d’affaires locaux de pouvoir s’implanter dans leur pays et d’y propérer comme le Nigéria l’a réussi avec ses propres fils…
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- AGB2A, qui rénové des établissements scolaires, a pris en charge les salaires des enseignants et les fournitures scolaires des élèves dans les zones où elle opère (notamment à Boffa), au moment où très peu d’entre eux acceptaient de s’y rendre encore moins d’y vivre. Cette initiative a permis de doubler le taux de réussite aux examens nationaux.
Westaf Mining
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