Simandou, les conventions de base et l’accord-cadre…

Un nouveau rebondissement est intervenu dans la soirée du vendredi 25 mars 2022, avec la signature d’un accord-cadre, censé donner un nouveau souffle au mégaprojet Simandou. Cette annonce a relancé au passage les travaux de terrain, arrêtés quelques jours plus tôt, sur ordre du gouvernement de la Transition. En résumé, les nouvelles autorités, conseillées par leurs hommes de confiance dans le domaine minier, ont voulu favoriser un co-développement des infrastructures d’exploitation du gisement de fer par les deux entreprises installées dans la zone, notamment Rio Tinto/Simfer (blocs 2 et 3, Simandou sud) et Winning Consortium Simandou (WCS), qui contrôle les blocs 1 et 2 (Simandou nord). Quel est le cabinet spécialisé qui a conseillé l’Etat guinéen dans le cadre de ces négociations stratégiques ? Mystère et boule de gomme. Ces infrastructures, englobant un chemin de fer de 670 km et un port en eau profonde dans Forécariah, constituent le vrai défi d’un projet de la taille de Simandou, trop éloigné de la côte atlantique, au goût des investisseurs. Un casse-tête à la fois technique, financier et juridique… Parce qu’en dépit de l’enthousiasme quelque peu débordant du ministre guinéen des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba, le document, signé, pourrait poser beaucoup de problèmes, quand il s’agira de le mettre en pratique. La vraie innovation est de constater que, finalement, les opérateurs du projet (WCS et Rio Tinto/Simfer) ont accepté, dans des conditions à déterminer, de céder 15% de parts d’actions des infrastructures, dans un projet initié et jusque-là exécuté sur le modèle BOT (BuildOperate and Transfer). C’est un point qui pourrait provoquer la réticence des investisseurs qui ont accepté d’injecter leurs fonds (environ 15 milliards USD selon les dernières annonces) dans ce gigantesque projet. Car même s’il est vrai que le géant Rio Tinto, qui a salué la signature de l’accord de co-entreprise - avec des parts égales de 42,5% pour le géant anglo-australien et WCS -, cette histoire de 15% dans un BOT n’est pas aussi simple. Il faudra d’abord que l’accord-cadre soit validé dans les détails dans les discussions à venir entre les deux compagnies, aux intérêts divergents, faut-il le rappeler, pour savoir exactement comment matérialiser une telle décision. Comment financer le montant des 15% déjà inclus dans l’étude globale (et donc rembourser les investisseurs) si les actions sont « gratuites de non diluables » ? Qui va assumer ce surcoût inattendu ? Il est nécessaire de répondre à ces questions pour comprendre la suite. En attendant, il faudra bien expliquer comment l’ensemble des infrastructures peut devenir « propriété de l’Etat, immédiatement après leur construction » et en même temps vouloir clamer urbi et orbi qu’on détient 15% de ces mêmes infrastructures… Quoiqu’il en soit, l’attitude de WCS, l’entreprise qui est pour le moment la seule à entamer des travaux d’envergure sur le terrain, sera déterminante pour la suite de ce projet dont on entendra certainement parler encore dans les prochains mois, pour des raisons évidentes. Westaf Mining ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Copyright © Westaf Mining - Contenu protégé. Toute reproduction partielle ou intégrale, sans l'accord préalable et écrit de Westaf Mining , est strictement interdite.

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